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Philippe FIÉVET

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Philippe Fiévet, l’amour du jardin

L’auteur nous invite à partager un récit où le parcours d’un homme rejoint celui d’un jardin conçu avec amour et ferveur. Les arbres sont les témoins de nos vies.

Avec « Le Temps des arbres », l’auteur nous offre une synthèse de ses diverses passions pour l’histoire, la langue, les voyages et le végétal, Philippe Fiévet s’enthousiasmant tout autant pour un érable écarlate que pour des roses spécifiques et rares. Il bat des mains, son cœur déborde d’exaltation et de tendresse transparaissant au fil des pages finement documentées, laissant comme un parfum de feuilles roussies par l’automne.

Vous avez fait preuve d’une obstination farouche dans l’élaboration de votre jardin. Est-ce une leçon de vie que vous aviez envie de livrer aux lecteurs ?

« J’ai, en effet, désiré partager la construction d’une émotion qui s’est édifiée petit à petit, avec ses joies et ses échecs. Je me suis partagé entre mon métier d’enseignant et celui de journaliste, tout en élevant mes trois enfants seul et en m’occupant de ce jardin conséquent, témoin de ma vie familiale. Il m’était alors impossible de coucher sur le papier mes réflexions. Pendant les vingt ans où j’ai planté ce jardin, je l’ai aidé à grandir en grandis- sant avec lui, tout en nourrissant un immense désir de le raconter. Certes, un jardin se raconte par lui-même, mais j’avais envie de rendre compte de cet accomplissement. Une fois que j’ai eu plus de temps, le livre s’est écrit rapidement, car je le portais en moi. »

Très vite, des images et des couleurs s’im- posent, le lecteur visualise votre quête du rouge flamboyant. Qu’aviez-vous envie d’exprimer ?

Le rouge est une couleur que j’affectionne depuis longtemps, cultivée en secret en moi pour enfin l’extérioriser à travers les feuillages des arbres de mon jardin. Mais il s’agit d’une quête impossible, la couleur s’échelonnant durant les quelques mois d’automne. Dans les forêts du Canada ou les jardins japonais, tout semble se colorer à point nommé et à l’unisson. Mais en Belgique, les arbres les plus prédisposés à rougir n’ont pas le bonheur de le faire en même temps.

Lors de vos nombreux voyages, vous-êtes vous surpris à chercher la compagnie des arbres ?

De manière innée, sans doute. En Asie du Sud- Est, en Indonésie, à Bali, j’ai pu admirer des arbres que l’on ne rencontre pas en Europe. Quant au Japon, terre consacrée des érables, j’y ai rencontré un esprit célébrant cette fête des yeux qu’est la vision de ces arbres rougeoyants. Un spectacle tout aussi magnifique se déroule au printemps avec la fameuse fête des cerisiers. La fleur du cerisier symbolise le samouraï, car elle est éphémère. Ce côté éphémère, je le retrouve dans mon jardin, durant ces quelques courtes semaines automnales. J’y vois des moments de captation de l’instant, des moments de grâce. Mon jardin m’a appris le sens du ravissement. Ce livre me permet de rendre compte d’une émotion et d’un apprentissage.

Gilda Benjamin.
Article publié dans Paris Match Belgique le 12.09.2019.

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